Juste un instant avant la fin du monde (JP Martinez)
Synopsis :
Trois personnes qui ne se connaissent sont convoquées pour participer à un jury populaire. C’est en tout cas ce qu’on leur a dit. Mais le lieu où on les a réunis n’est pas un tribunal. Ils apprennent qu’ils sont là pour décider ensemble comment gérer les conséquences d’une catastrophe inévitable qui doit frapper le monde dans un futur très proche. Des opinions divergentes, et de nombreux rebondissements viennent relancer le débat. Une critique acerbe sur les manipulations du pouvoir : jusqu’où peuvent aller nos dirigeants pour justifier « une bonne cause » ? Un sujet sérieux mais traité avec beaucoup d’humour et dérision.
Écrite bien avant la sortie du désormais célèbre film « Don’t Look Up », cette comédie grinçante explore avec humour le même questionnement autour de la communicabilité ou non d’une nouvelle socialement inacceptable…
La pièce :
Mise en scène : Giselle Grange
Durée : 1h15
Comédiens :
- Jean-Michel Corvi
- Alain Courmont
- Christophe Louvet
- Christophe Villain
Le mot de la metteuse en scène :
Une année de pandémie sans théâtre et la nécessite de recréer, de rechercher un texte drôle mais pas seulement. 4 comédiens qui attendent. Je suis partie à la recherche d’un texte pour quatre garçons. Ce qui en l’occurrence n’est pas si facile et j’ai découvert la médiathèque, site de Jean Pierre Martinez donnant accès à toutes ses pièces de théâtre, dont une qui m’a plus particulièrement séduite : « Juste un instant avant la fin du monde ».
Même si cette pièce est une pure fiction, La période dans laquelle on vit nous fait penser parfois à la fin de la vie sur terre ! Il y a cette part de fiction, mais aussi de nombreux constats sociétaux qui sont énoncés et qui nous ont conduits à retenir collectivement ce texte. J’appellerai cette pièce fiction / comédie sociale. Les quatre comédiens seront sur scène fin mars 2022 à Toulouse Par ailleurs, J’ai eu la chance de croiser Jean-Pierre Martinez à Avignon en 2021. Une très belle rencontre.
L’auteur :
Avec plus de 2000 représentations de ses 94 pièces chaque année, Jean-Pierre Martinez est l’un des auteurs contemporains les plus joués par les compagnies professionnelles ou amateurs en France et dans les pays francophones ou hispanophones. Traduites en 10 langues, ses comédies ont été représentées dans plus de 60 pays, sur les 5 continents. Jean-Pierre Martinez offre les textes de ses comédies en téléchargement gratuit sur ce site.
Un univers théâtral :
« Un théâtre où on ne rit pas est un théâtre dont on doit rire » (Brecht). Au fil de la centaine de comédies qu’il a écrites à ce jour, Jean-Pierre Martinez tisse la toile d’un univers théâtral singulier, où l’humour toujours présent côtoie souvent l’absurde dans ce qu’il a de tragicomique. Il est aussi l’auteur de Écrire une comédie pour le théâtre, manuel pour les jeunes dramaturges de tous âges, dans lequel il expose aussi sa propre conception de l’écriture théâtrale, et de Écrire sa vie, auto-fiction dans laquelle il raconte le parcours personnel et professionnel qui l’a conduit à devenir scénariste puis auteur de théâtre et finalement écrivain. Jean-Pierre Martinez défend un théâtre populaire au sens noble du terme, divertissant mais sans facilité, impertinent mais sans vulgarité, engagé mais pas édifiant, éthique plutôt que moraliste, et surtout pas pédagogique ou donneur de leçons.
Le mot de l’auteur :
J’ai écrit cette pièce en 2020, pendant le premier confinement, et elle m’a été inspirée par l’atmosphère crépusculaire qui régnait à cette époque où dans nos pires cauchemars, en raison de cette crise sanitaire inédite, on pouvait imaginer si ce n’est la fin du monde, du moins l’extinction de l’Humanité, tout cela sur fond d’instauration rampante d’un régime à la fois protecteur, paternaliste et autoritaire.
Mais cette réflexion sur la fin de la vie sur Terre est aussi une réflexion sur la fin de notre propre vie. Pour chacun de nous, en effet, tant qu’elle n’est pas sur le point de survenir, notre disparition reste une perspective presqu’aussi improbable que l’apocalypse.
Nous savons avec certitude que cette échéance est inévitable. Et pourtant, le plus souvent, nous vivons comme si nous étions éternels. Ne pas connaître la date exacte de notre mort nous invite à vivre comme si nous étions immortels.
Et si, en raison d’un événement extraordinaire, la fin du monde et donc la fin de notre vie devait inévitablement survenir dans un mois très exactement ? Le sujet semble très sérieux, et en un sens il l’est. Mais rassurez-vous, l’humour n’est jamais totalement absent de la tragédie. Et l’éventualité de la tragédie devrait être pour nous tous une invitation à profiter pleinement de chaque instant. Comme si ce devait être le dernier.